les Punitions
Les punitions sont le corollaire des commandements et des règles de vie. La dualité faute/punition est inscrite au plus profond de notre inconscient collectif, c’est la sanction que le Maître inflige à l’élève distrait pour qu’il progresse, c’est le châtiment divin infligé au pécheur pour qu’il expie.
Sanction d’une faute, la punition est un constat d’échec tant pour la soumise que pour le Maître,ou Maitresse elle ne peut donc être source de plaisir ni pour l’un ni pour l’autre. Les punitions ne doivent pas être l’alibi à l’exacerbation de pulsions sado-masochistes mal assumées, ces pulsions doivent être assumées sainement pour pouvoir s’exprimer lors des « séances ». Le piège classique est la soumise plus masochiste que réellement soumise qui accumule les fautes affin de recevoir un châtiment physique au travers duquel elle tire son plaisir, son pendant est le sadique qui, incapable d’assumer ses besoins, multiplie les contraintes et règles inapplicables pour avoir un prétexte à « sévir ».
Dans le monde du BDSM la punition a un rôle pédagogique, c’est par elle que le Maître rappelle à la soumise ses devoirs, ses engagements et les objectifs qu’elle s’est fixée. Elle a aussi un rôle « expiatoire », une fois la faute sanctionnée il n’est plus besoin de revenir dessus indéfiniment, l’incident est clos. C’est peut être la une des forces du couple BDSM par rapport au couple vanille.
Les Types de PunitionsLes corrections (à prendre au sens de corriger un défaut non au sens d’infliger une rouste), sont la sanction immédiate d’une faute mineure (mauvaise position, écart sans gravité de langage…). C’est plus un recadrage qu’une réelle punition. Son intérêt est dans l’immédiateté, le lien est direct de la faute à la sanction, elle permet aussi au Maître ou Maitresse de monter que s’il ou elle voit les fautes, c’est qu’il est attentif à sa soumise ou soumis Son risque est d’apparaître comme un geste de colère, un manque de maîtrise de soi, la soumise ou le soumie ne manquerait pas alors de voir la confiance qu’elle ou il place en son Maître ou Maitresse entachée par un tel geste. Sanction d’une faute sans gravité elle ne peut qu’être légère.
La punition, c’est la sanction d’une faute significative, manquement grave à une règle, laxisme chronique dans l’application d’une directive c’est aussi le recadrage d’une soumise qui perd de vue ses objectifs et commence à dérailler. Travail sur la durée, la punition ne doit être ni décidée ni exécutée dans l’instant et la précipitation. Pour que son effet pédagogique soit maximum il faut que la soumise, en compagnie de son Maître, analyse sa faute, qu’elle comprenne en quoi son comportement a été fautif, éventuellement ce que cela sous-entend dans son vécu de la relation, qu’elle trouve les moyens d’éviter qu’une faute similaire se reproduise. Une fois la faute comprise et acceptée la soumise doit être capable de proposer la sanction qu’elle estime mériter, charge au Maître d’accepter cette proposition ou d’imposer un autre châtiment qu’il estime plus adapté.
L’art du Maître consiste autant à savoir expliquer la faute qu’à appliquer une sanction équitable. Une fois la punition infligée, la faute est pardonnée, il n’y a pas lieu de revenir dessus, à moins évidemment qu’une faute identique soit commise à nouveau.
La pratique des punitions. Les corrections étant des sanctions immédiates celles si se font au moment et sur le lieu où aura été commise la faute. Pour les punitions il est classique de réserver un moment fixe dans la semaine consacrée à l’analyse et la sanction des différentes fautes. A chacun de savoir en fonction de la relation et de sa soumise si cela doit obéir à un cérémonial et avoir une certaine théâtralité ou, à l’opposé, se faire sur un mode moins strict permettant à la soumise ou du soumis de s’exprimer sans frein.
C’est une bonne pratique de faire tenir par la soumise un « carnet de punitions », carnet qu’elle ou il aura en permanence sur elle où il notera les fautes commises, soit spontanément, soit sur ordre de son Maître ou Maitresse .il ou elle y notera les motifs de la punition ainsi que la sanction appliquée. Certes un des avantages d’un tel carnet est de suppléer à la mémoire défaillante de la soumise ou de son Maître, mais son principal intérêt est pédagogique. Coucher sur le papier la faute et sa sanction leur donne une matérialité, écrire noir sur blanc l’analyse de la faute impose un effort de synthèse et permets de s’assurer que celle-ci a été bien assimilée.
Châtiment d’une faute, la punition est faite pour marquer l’esprit de la soumise, c’est par le souvenir qu’elle laisse, qu’elle agira comme une balise dans le futur. Culturellement le premier réflexe est d’associer punition et douleur physique alors que l’expérience prouve que la douleur « morale » est souvent beaucoup plus cuisante. Ainsi, par exemple, il est bien plus marquant pour une soumise d’avoir à s’agenouiller devant son Maître ou ca Maitresse d’autant plus que celui-ci se fera distant, pour confesser sa faute et en demander le pardon que de recevoir quelques coups de ceinturon ou autres châtiments physique. C’est donc au Maître, en fonction de la situation, de choisir entre sanction physique ou mentale, à lui, alors, de faire preuve d’imagination pour trouver un châtiment en rapport avec la faute.
Lors d’une sanction physique c’est l’aspect douleur en tant que souffrance physique et morale qui est recherchée et non la douleur plaisir du jeu. Entre ces deux douleurs la frontière est ténue, passer de l’une vers l’autre ferait perdre toute efficacité a la punition et risquerait de faire basculer dans le cercle vicieux puniton/plaisir. Pour éviter ne telle confusion, une bonne habitude, surtout lorsqu’on débute, est de réserver certains « instruments » exclusivement aux punitions pendant que d’autres le seront pour les jeux.